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mon ascenscion

22 octobre 2007

20 mars 2000 matin

Je stoppe là la peche aux mauvais souvenir pour me ploger dans un, bien plus gai.

Nous sommes le lundi 20 mars 2000.

Mon homme etant la plupart du temps en déplacement professionnel, je partage un grand appartement avec ma belle-soeur.

Je suis enceinte de 36 semaines, soit un peu plus de 7 mois et demi. On doit me provoquer l'accouchement dans une dizaine de jours, pour eviter que je souffre des contractions. Ca pourrait me provoquer une fibrillation

Je me reveille un peu avant 9h. Je descend de ma chambre, et là, je trouve ma belle soeur attablée en train de boire un café.

Moi: - Tu vas pas bosser aujourd'hui?

Elle: - Non, je préfère rester à la maison...

Moi: - Tu vas te faire virée si tu vas bosser quand tu as envie...

Elle: - Je sais pas, j'ai le sentiment qu'il va se passer quelque chose...

Moi: - En tout cas, ce quelque chose ça sera sans moi! J'ai une peche d'enfer! Je vais aller faire les boutiques, et profiter du soleil!

Elle: - Il pleut

Je vais au toilette. Puis démoralisée par le temps, je remonte me coucher.

Arrivée en haut de l'escalier, l'inondation!

Mon pantalon de pyjama est trempé.

Moi: - Heu, Belle-soeur?!

B.S: - Oui?

Moi: - Je crois que j'ai des "fuites urinaires" (ben quoi, on m'a dit que c'était fréquent en fin de grossesse ;o})

B.S: - Viens!

Et là, belle soeur devient toute blanche. Au même moment, une douleur monstrueuse me laboure le ventre. Une contraction! Puis une autre 2 minutesplus tard.

Entre temps, belle-soeur apelle le SAMU. Ils sont là quelques minutes aprés. Ils ont prévenu l'hopital, on m'attend.

Et puis plus de contraction. Re-grosse pêche et une envie soudaine de croissants au beurre. Tiens, je n'est pas pris de petit dejeuner au fait! Je demande à ma belle-soeur de me donner un gateau, mais le medecin me dit qu'il faut que je reste a jeun.

Tant bien que mal, je lui explique que c'est une erreur, que ma belle soeur s'est affolée pour rien, que je ne vais pas accoucher aujourd'hui, puisqu'on doit me déclancher dans 10 jours.

Le medecin, avec une grande patience, vu l'urgence de la situation (mon coeur ne peut pas supporter l'effort que demande un accouchement, un peridurale s'impose tres tres vite!), m'explique que j'ai perdu les eaux, et que donc je dois accoucher dans la journée.

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22 octobre 2007

Mon coeur (2)

J'ai fais le voyage en ambulance.

3h00 de route.

A mon arrivée papa est là.

Une infirmière nous conduie dans une salle d'attente. Elle nous dit que le professeur Pope va venir nous voir avant qu'on m'installe.

On attend depuis 10 minutes. Le temps est long. On n'a plus grand chose à se dire avec papa.

Un homme entre. Il a une chemise à carreaux tachée et un pantalon de velour élimé. Ce doit etre un agent d'entretien.

L'homme s'approche de nous : " - Professeur Pope, bonjour"

Il ne me regarde pas. Il s'adresse à papa. Dans la conversation, j'entends "comme sa mère", "mort subite", "maladie orpheline", "surveillance".

Ce dernier mot a été le plus difficile. Ca voulait dire attachée dans une chambre.

Les chambre du secteur long séjour du CHU de B... sont tres spacieuse. Un lit, une console, une table, 2 chaises, un fauteuil et un canapé 2 places. Et enfin une télé.

Je m'installe, et papa repart.

Le lendemain matin, je prends mon petit dejeuner quand le professeur Pope entre dans ma chambre. A sa suite, il y a une quinzaine de personnes en blouse blanche. Le professeur Pope s'adresse à eux. Pour parler de moi, il emploie des termes tels que "cas unique", "cas trés interressant", pour ne pas dire spécimen...

Je ne sort jamais de cette chambre, sauf pour aller passer des examens.

Ils sont si douloureux que je préfère encore rester dans la chambre.

Pourtant, je ne suis pas à plaindre. Un jour, aprés un examen particulièrement éprouvant, ma tension s'est écroulée. J'aiété transférée au soins intensifs pédiatriques. Et là j'ai vu des bouchons de quelques mois qui avait été opéré à coeur ouvert; des gosses de 2 ou 3 ans qui étaient enfermés là, sous "scope". et ils riaient. Ils regardaient le club dorothée le matin, et faisait des jeux l'aprés-midi. Eux aussi n'étais pas sorti depuis des mois, mais eux ne passez pas leur journée à pleurer comme moi. Ca donne à réfléchir.

J'ai donc arrété de me plaindre.

Je suis restée dans cette chambre pendant 7 long mois.

Au bout de 7 mois, le professeur Pope me dit qu'il n'a pas de solutions, qu'il faut me mettre un appareil: un defibrillateur. Je dit non, je supplie, ils ne veulent rien entendre.

22 octobre 2007

Mon coeur (1)

J e suis en 6ème.Ma seconde. J'ai redoublé.

C'était un mardi.

Je ne m'entends pas bien avec 2 filles; J. et V..

Je suis en cours d'EPS. Entre J., V. et moi le ton monte. Nous faisons une partie de bagminton.

La tete me tourne. je tape dans le volant et puis plus rien. Le trou noir.

Je me reveille.

Toute la classe est autour de moi. La prof approche, me demande si ça va et sans attendre ma reponse m'aide à me relever. Son diagnostic est sans appel. Selon elle, j'ai fais une crise de nerf.

Le cours se termine

Je vais au self dejeuner. Les copines me trouve un peu pale. Je me sens nauséeuse et surtout trés fatiguée, vidée. Une sensation que je connaitrais souvent désormais.

L'aprés-midi débute par un cours de technologie. La tête me tourne. Je me sens partir, comme aspirée par untrou noir. Et puis je me reveille. Toute la classe est au tour de moi. Le prof exige qu'on m'emmène à l'infirmerie.

L'infirmière n'est pas là. Alors on appelle papi et mamie qu'ils viennent me chercher. C'est plus prudent.

Ils arrivent. Ils ont du mal à cacher leur inquiétude.

J'ai envie de dormir. Je n'ai jamais été aussi fatiguée.

Je pensais pouvoir aller me coucher en rentrant, mais on ne rentre pas.

Avant de partir me chercher papi et mamie ont prévenu le docteur B., notre medecon de famille. On se rend directement à son cabinet.

Il me demande de m'allonger et m'écoute le coeur. Aprés quoi, il prend son téléphone et appelle le docteur Couic, un cardiologue.

Nous devons nous rendre immédiatement à la clinique des C... Le docteur Couic nous attend.

Arrivée au bureau du docteur Couic, celui-ci me fait un electrocardiogramme. Il me le montre.

Le tracé fait des pics, beaucoup.

Le docteur Couic me dit que j'ai un trouble du rythme.

Il veut que je fasse une épreuve d'effort. Nous prenons rendez-vous pour vendredi.

Le vendredi, je reviens. On me fait mettre torse nu et on me colle des fils sur le torse.

On me fais monter sur un vélo d'appartement. Je pédale. C'est de plus en plus dur.

Docteur Couic ne décolle pas les yeux de son écran.

Au bout d'un moment, la pression sur les pedales.

Le docteur Couic me dit:"je te laisse te rhabiller et je t'attends dans mon bureau."

Je le rejoint dans son bureau. Papi et Mamie sont là.

Il me dit qu'il doit me surveiller. Que je vais passer quelques jours ici pour faire le point.

J'appelle papa au boulot. Il faut qu'il me fasse sortir d'ici. Il veut parler au docteur. Le docteur sort avec le téléphone. Ca m'énerve.

Il revient au bout d'un moment et me repasse Papa.

Papa me demande d'obéir. Il viendra me voir en sort-ant du travail.

Une infirmière vient me chercher. Elle me conduit au soins intensifs de cardiologie.

Mon box est petit.Il n'y a pas de télé.Il ya une chaise dotée d'une bassine: le trone. Une vitre en plexiglass permet au personnel de toujours me surveiller.

L'infirmière me branche au "scope". Papa vient tous les jours. Les vistes sont interdites aux enfants. Mes frères et soeur me manquent.

Papa à l'air chaques jours plus bizzare.

Au bout d'un mois, Papa et docteur Couic entre dans mon box ensembles.

Le docteur Couic me dit que je vais voyager. Je serait transférée au CHU de B... Làbas un spécialiste me prendra en charge.

Je commence à avoir peur. Mais si je meurs, je reverrais maman.........

J'ai 12 ans.

22 octobre 2007

Grand frère

Grand frère

Grand frère est là, toujours.

Il me comprend. Avec lui je me sens bien. Je lui fait confiance.

Lui il la connait cette blessure qui ne se referme pas. Cette douleur. Il sait.

Je rentre en 6ème. Je suis dans la même collège que lui.

Au début, je me sens à nouveau en sécurité. Les copains de grand-frère m'ont vue grandir. Ils me protègent.

Aprés les vacances de Noel, Grand frère change. Il a de nouveaux copains. Il ne me comprend plus. Ses yeux sont tout petits. Son regard est vide. Lui qui avait de si beaux yeux... Il avait les yeux de maman.

Il est bizzare. Il est méchant avec les petits. Il tape petit frère parce qu'il fait du bruit. Petit frère a 3 ans.

Puis les vacance arrivent. On part à la mer. Dans la caravane, les petits dorment avec Papa et moi et Grand frère partageons l'autre lit.

Une nuit, je me reveille. La main de grand frère est entre mes cuisses. Je la repousse, horrifiée. Grand frère ne bouge pas. C'était un accident. Il n'a certainement pas du faire exprés.

Nous rentrons à la maison. Papa reprend le travail.

Cette aprés-midi il fait chaud. Trés chaud. Grand frère regarde la télé. Les petits sont chez mamie. J'ai sommeil. Je vais me coucher. Je me mets en culotte. Je m'allonge et ferme les yeux.

Grand frère entre. il se déshabille. Je ne comprends pas

Lui: - tu me cherches.

Son regard est froid. J'ai peur.

Il se couche à coté de moi sur mon petit lit. Il transpire. SOn sexe est dur. Je le sent contre ma cuisse. J'essaie de partir. Il me plaque contre le lit. Il me dit que si je bouge, ce sera au tour de petite soeur. C'est de ma faute. Je l'ai cherché. Sa main passe sous ma culotte. il fouille. J'ai mal. Il enlève ma culotte. Il prend ma main, la met sur son sexe et se masturbe avec. Son sexe est énorme. Il s'allonge sur moi et me transperce. Je crie. Il me gifle. Je pleure. Il continue. Il fait un mouvement de va et vient à l'interieur de moi. J'ai mal.

Un liquide coule entre mes cuisses. il pousse un gémissement. Il se relève, se rhabille et sort de ma chambre:

Lui: - Si tu parle, ça sera au tour de petite soeur.

J'ai mal.

Il revient:

Lui: - Papa va arriver. Habille-toi.

Je me lève. Les draps sont pleins de sang. je vomi.

Je prends une douche. J e suis sale. ça ne part pas.

Papa arrive. Grand frère lui dit que j'ai une gastro. Je n'arrete pas de vomir.

Je ne suis plus vierge.

Pendant 5 ans, il vient dans mon lit. Il s'allonge sur moi, rentre son sexe dans mon ventre, et gémi. Je ferme les yeux. Petite soeur ne risque rien. Je la protège.

Grand frère se drogue. Beaucoup. Papa pose des questions. Grand frère est insolent.

Un jour Grand frère et Papa se dispute. Grand frère va trop loin. Il traite Papa de connard. Papa le frappe. Grand frère part.

C'est fini. Il ne me fera plus mal.

Petite soeur entre au collège. Elle grandit. Elle est bizzare. Elle est maigre. trop maigre.

J'attends

2 ans passent. Petite soeur voit Grand frère. Il vient quand Papa travaille. Moi je pars. je ne veux plus le voir.

Un jour je rentre. Petite soeur pleure. Elle se cache mais je la vois. Je la prends par les poignées. Je serre. Je crie:

- Qu'est ce qu'il t'a fait?

Elle pleure. Les draps sont rouge.

Un bruit de moteur. C'est lui.

La colère revient. Plus forte que jamais. Mes oreilles bourdonnent.

Je décroche le fusil. je charge. je sait comment faire, je tire avec Papa.

Je sors. Il est à quelques mètres. Je vise et je tire. Petite soeur me saute dessus. je tombe. Il est à terre, du sang tâche sa cuisse. Je l'ai eu.

Il se relève. Il a l'air effrayé. Il boite. Il court, monte dans sa voiture, démarre et s'en va. C'est fini. Il ne nous fera plus de mal.

Petite soeur se douche. Elle se sent sale. Ca ne part pas.

22 octobre 2007

Noel 1991

243

On fête Noel chez mamie. Comme tous les ans. On mange. Tout le monde essaye de faire bonne figure. Mais Sa place est vide. Elle me manque. Je n'ai pas faim.

Avant le dessert, Papi nous dit que le père-Noel est passé. Dans la salle à manger du bas. Tout le monde court. Moi aussi. Un vague espoir m'envahit. La porte s'ouvre. Elle n'est pas là. Il n'y a que des paquets cadeaux. Plein. Plus que d'habitude.

Je ne veux pas les ouvrir. Ce n'est pas ce que j'avais.demandé. J'ai tant prié. Elle n'est pas revenue. Elle ne reviendra jamais.

Deux jours passent. On jouait dans la chambre, grand frère, petite soaur et moi. Papi entre. Il nous dit que nos oncle de Narbonne sont venu nous voir. Chouette!

Ils sont dans la cours de devant, assis sur les marches du perron. Ils ont les yeux rouges.

Tonton docteur est mort. Comme maman.

Je l'ai vu le mois dernier. Il allait bien. Il m'avait donné une boite d'outil de docteur.

Année maudite

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22 octobre 2007

Cet été là

Je ne pleure plus.

Je reste dans une chambre. Il y a des livres. Pleins de livres. Ma passion pour la lecture commence.

Personne n'entre dans mon antre.Sauf parrain. Il rentre me regarde et me dit:

- On va à la piscine.

Je le suis. Je monte dans la grosse CX marron. Les sièges sont couverts de billes de bois.

Et je vais à la piscine avec cousin N. et grand frère. Ils me font rire.

Septembre arrive. La rentrée aussi. Je rentre en CM2. C'est un petit village. tous sont au courant de mon drame.

Ils me regardent et me sourient.

22 octobre 2007

18 jullet 1991

18 juillet 1991

J'avais 10 ans. Je dormais paisiblement quand des bruits étranges me reveillent. J'entends maman respirer beaucoup plus fort que d'habitude. Ensuite tout est allé trés vite.

Papa crie à mon frère ainé d'appeler le SAMU. A 13 ans, il ne connaissait pas le numéro. Il a téléphoné chez mes grands-parents. Les bruits se sont tus dans la chambre de mes parents.

Le téléphone sonne. Mon frère décroche:

- PAPA! C'est le SAMU!

Papa court dans le couloir.

- Elle ne respire plus! Ses lèvres sont bleues! l'adresse c'est chemin de ... à M.....

Et puis le silence.

Mes grands-parents arrivent. Mamie ferme la porte de ma chambre.

Une éternité aprés mamie entre dans la chambre. Elle nous dit, à ma soeur et à moi, d'aller dans la voiture. Elle nous y rejoint dans un instant, le temps de prendre quelques vetements. On s'execute, en silence.

Je sors dans le couloir. Je tourne la tête, et je la vois là allongée par terre à coté de son lit. Ses doigt de pieds sont bleus. Je ne comprends pas.

Dehors, il y a une ambulance. Ils sont4. Il y a une femme. Elle me regarde. Elle est blonde. Ses cheveux sont court. Ses yeux sont bleus.

Dans la voiture, mon frère ainé est là. Il pleure.

Moi: - Qu'est ce qu'elle a maman

Lui: - Elle est malade

Ma soeur: - Elle va guérir?

Lui : - Oui

Elle n'a que 6 ans.Et elle le croit. Moi aussi.

Papi et Mamie arrivent. Mamie tient mon frère dans ses bras. Il a 18 mois. Ildort en serrant fort sa "couve"

On part chez papi et mamie dans cette vaste maison qui a abrité mon enfance et qui aujourd'hui la voit finir.

Mamie nous fait déjeuner. Personne ne parle. Tout est bizzare aujourd'hui.

Vers 10h00, Ma tante A arrive.

Elle pleure. Elle me serre fort. J'ai mal. Et puis cette image qui ne veux pas partir.

Moi: - Elle est où maman?

Elle: - C'est fini

Moi: - JE VEUX VOIR MAMAN, LACHE MOI!

Elle: - C'est fini, elle est partie au ciel

Ce n'était pas vrais, ça ne pouvait pas etre vrais. Et pourtant, ces pieds étaient bleus.

J'ai couru au balcon et je l'ai appelée. Elle n'est jamais venue.

10h30, Parrain arrive. Il me regarde. Il fait un geste vers moi. Je cours. Vite.

Dehors le soleil.

Là mon grand frère. Je m'assois. Ma petite soeur viens nous rejoindre. Son regard est vide. Il le restera pendant des années.

Je ne sais pas quoi faire. On a toujours passé nos étés dans cette grande maison avec son grand jardin avec mes cousins. Mais là ils ne sont pas là.

La journée passe. Silencieuse.

Le soir, papa téléphone.Il veut me parler. La colère m'envahit.

Moi: - Pourquoi tu l'as laissée mourir?!

Papi m'arrache le téléphone des mains. Je pars. Je cours au fond du jardin et là je crie. Ma colère ne s'est jamais appaisée.

Le lendemain, on nous envoie au centre de loisirs. Je ne comprends pas.

Les moniteurs nous emmène en balade. Mais au retour on passe à coté du cimetière. Du coté du cavau famillial il y a plein de monde. Là je comprends. Ils vont la mettre dans un trou. Je ne la verrait plus jamais.je cours pour les en empecher, mais on me rattrape, et on m'emmène. Loin d'elle.

Aprés, tout est flou. C'était il y a 16 ans. Le début de mon calvaire

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